Entrez/vous dis-je lance Morgan Riet sur le perron de son nouveau recueil, Vu de l’intérieur publié chez Donner à Voir. Et à nous de le suivre, de nous faire voyeur, d’observer au plus près l’intimité du poète. Un tour dans le frigo ou dans la salle de bain, dans ces chambres d’enfants où les querelles/de chapeau de cow-boy/et de robe de fée nous font ralentir le pas. Tendrement. Car c’est bien la tendresse qui meuble les pages de ce livre, que l’on tourne comme l’on passe d’une pièce à l’autre. Tout en douceur, pour en garder en mémoire chaque détail, chaque recoin. Quelques touches mélancoliques nous poussent par instants à ouvrir grand les fenêtres. Quand le poète retrouve parmi les chaussettes/un tas de très vieilles larmes/roulées en boule ou quand le doute se fait poème.
En clair, on est bien chez Morgan. Avec ses mots, ses joies, ses peines et ses silences. Ses quatre pièces/de vers dans lesquels on se sent comme à la maison.
Vu de l’intérieur, Morgan Riet, Donner à Voir.
Illustrations d’Hervé Gouzerh.