Dès les premières pages de Battre le corps, le lecteur comprend vite qu’il ne sera plus tout à fait le même en refermant le livre. Dominique Boudou partage ici un quotidien en noir et blanc, de neige et de charbon. Quand le corps de l’être aimé dessine « un arbre mort ». Quand la mémoire d’un corps s’efface jusqu’au creux du lit. Mais « les mots », qui jalonnent le recueil comme de petits cailloux, font parfois oublier le pire « Et les mots enfin là/De petits riens en petits riens/Iront te rassasier d’enfances » ou l’esquisse malgré tout « Tu ne sais pas comment le prendre/Dans tes mots/Ils pourraient le faire saigner ». Un livre rare, déjà précieux, « qui nous tient ensemble dans la marche ». Vers la vie, évidemment.
Battre le corps, Dominique Boudou, Le Nouvel Athanor